Un art bien dosé

Contrepéter avec les tricoteuses

 

Du temps où les tricoteuses pouvaient : la fraction des tricoteuses ???

Sans chauvinisme excessif, il faut être en France pour bien tricoter ; foin de qui veut tricoter avec l’Afrique, ou alors tricoter sans se fracasser. Les tricoteuses sont actives tout le long des ports, sauf sur les ponts où l’on ne tricote pas. En effet tricoter n’est point frimer selon le mot d'encouragement : "Tricotons quelque peu !"

Les ouvriers, qui n’ont guère le temps de paresser tant ils tricotent, las de ne tricoter que des pulls, de ne tricoter que pour des friperies, se spécialisent dans le tricotage de ponchos. Le contremaitre voudrait voir l’ouvrière tricoter mais il ne sait comment la poster. Son voisin tricote fort, ça sent le coquard !

Noblesse du métier oblige : déjà, lors de la Révolution de 1789, c’était à coup de fric que ces tricoteuses étaient calmées par les sinistres royaux. Aujourd’hui, elles blâment celles qui quêtent dans les tripots.

Quelques gauchistes tricotent habilement avec des copeaux ; aussi, sans décrire les bas-côtés du tri, refusent-elles de tricoter avec des patins et rejettent le tricotage de la pâlotte – il est vrai qu’on ne saurait tricoter des purées car il n’est pas de bon ton de prier en tricotant, mais la bonne catholique peut honorer ses papes en tricotant. [ Lire l'homélie pascale]